Le CLSM et le "syndrome de Diogène"

Une procédure spécifique a été mise en place pour activer le dispositif d'accompagnement. Cette procédure n'est utilisable que lorsque les personnes sont locataires : 

La première étape est d'envoyer la fiche d'observations Diogène au Conseil Local de Santé Mentale Lens-Hénin. S'il s'avère que la personne souffre d'un syndrome de Diogène et qu'il n'y a pas de danger à intervenir à domicile, la fiche est transmise au coordinateur du Logement d'Abord. Ce dernier nommera une association dont les professionnels ont été formés à l'accompagnement des personnes Diogène.

Le mode d’accompagnement est VIAL (Vers L’insertion et l’Autonomie en Logement) car il s’agit d’un mode d’intervention renforcé qui permet aux professionnels d’accompagner la personne plusieurs fois par semaine si nécessaire et la durée d’accompagnement s’adapte à la problématique de la personne accompagnée.

L’objectif des professionnels ne va pas être de vider et de nettoyer le logement. Dans un premier temps, l’important est que la confiance s’installe, que la porte s’ouvre et reste ouverte, que la personne raconte son histoire, ce qui n’a pu être traité psychologiquement, qui s’est entassé en eux, les amenant à développer le syndrome de Diogène.

Le travail de tri s’effectue dans un second plan. Le nettoyage du logement est en même temps un travail psychique permettant une augmentation de la confiance en soi, confiance découlant du sentiment d’être digne d’intérêt et du fait que l’on sent qu’on peut confier les choses de soi à un autre qui va les conserver, les traiter avec respect, ne pas les jeter comme un déchet.

Ce qui est conservé apparait digne d’être conservé et différencié de la masse dont il a été extrait.

Il est ainsi possible de procéder à une politique des petits pas amenant progressivement à l’acceptation de soi, du nettoyage du logement grâce à la présence d’un professionnel.

Le suivi devra alors continuer encore car les acquis sont fragiles.

Voir aussi L'incurie dans l'habitat

L’incurie est définie comme le « manque de soin et d’organisation » (49). Son étymologie est constituée du latin cura, qui signifie soin, et du préfixe in indiquant l’absence, la carence ou le contraire. Ses synonymes sont le laisser- aller, la négligence, l’abandon, l’insouciance.

Son domaine d’utilisation dépasse bien largement le domaine médical. Ainsi peut-on parler de l’incurie d’une administration ou d’un gouvernement, par exemple.

En médecine, et plus particulièrement en psychiatrie, son acception n’est pas très différente de celle du langage commun. Elle désigne essentiellement le fait pour une personne donnée d’apporter trop peu de soins à ce qui la concerne. Elle est à rapprocher d’un certain abandon de soi, du soin porté à soi. Elle peut concerner l’état de la personne elle-même (son apparence, sa propreté et son hygiène, d’éventuels soins médicaux nécessaires au maintien de sa santé), mais aussi son environnement, et en particulier son habitat.

Elle peut constituer un signe non spécifique dans plusieurs tableaux pathologiques tels que la démence, le syndrome dépressif, la schizophrénie...

Thèse Nicolas MERYGLOD Lyon 2007